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DE LA VILLE DE PARIS.
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nostre Roy a embrassé la Religion et Justice, lesquelles pour plus honorer il porte en ses devises. Et au dessoubz estoit escript en grec :
KIONAS ÉK nATÉPOS ÀPXflS AÂBEN f 10S ÉPEI2MA.
voulant dire :
Affin de maintenir son royaume prospère,
Ces colonnes soustient, ainsi qu'a faict son pere. [B]
que, par ce moyen, la France se maintiendra tousjours et subjuguera en fin tous ses ennemis, comme il estoit representé par une aultre figure estant à l'aultre costé, qui estoit ung Hercule, depainct comme pour accrevanter Anthée; lequel Anthée touchant de la main en terre feit sortir des hommes, et fut à la fin luy et ses gens déconfit par la valeureuse force d'Al-cide. Et au dessoubz estoit escript en grec :
RAI nEP nTAlSMA nESÔNTI <I>ÉPEI nAAINArPETON
[ÀRMHN 'AAA'ÉMDHS ÈAÂMH RPATEPOTÉPOT fol MAXHTOÎ.
Pour l'interpretation desquelz vers grecs ont esté faictz les vers françois qui ensuivent, par le poète dessus nommé :
Bien que tout ennemy de France
ToUCIIAST SA TERRE, COMME ANTHE,
Pour faire yssir en abondance
UnO PEUPLE AUX ARMES REDOUBTÉ; Il SERA TOUSJOURS SURMONTÉ,
Car la France qui ne recule,
Pleine d'ung couraige indompté,
Ressemble au magnanime Hercule,
Plus forte en son adversité. [R]
Entre les deux colonnes, de l'ung des costez dudict arc, estoit une niche dans laquelle y avoit une figure representant la Ville de Paris, bien richement reves-ture. Aux costez de laquelle estoient deux fleuves, Seine et Marne, ayant des livres fermez soubz l'un de ses bras, tenant d'une main des fasces et en l'aultre une navire d'argent; sur la hune duquel estoit attachée une toison d'or, soubz ses piedz ung chien . regardant derriere son dos, et ung coq. Ceste ville est composée de Ville, Cité et Université, dont le traficq et commerce de marchandise qui se faict en icelle estoit representé par la Toison d'or estant sur le navire; et par les fasces le Senat ct Parlement qui se tient au Pallais, assis en la Cité; et par
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les livres, les artz et sciences qui sont en l'Université. Laquelle Ville chascun cognoist estre la plus grande, riche, abondante en tous arlz, sciences et plus peuplée que nulle aultre qui soit au monde, ct en laquelle il n'y a jamais eu confusion ny desordre; ains a tousjours esté bien gouvernée et pollicéc par la sagesse et vigilance des gouverneurs d'icelle, signiffiée par le coq estant soubz ses piedz. Et par le navire d'argent (qui sont les armoiries de lad. Ville), qu'elle tient en l'aultre main, comme l'offrant et présentant, est demonstrée l'offre que font les habitans d'icelle à leur Roy de leurs vies, personnes ef biens en toute humilité, denottée par le chien regardant derriere son dos, d'aultant que cest animal est le plus obeissant à son maistre que nul aultre. Et au dessoubz estoit escript :
AEïKETl', EfSEBlHS MIÏTHP, 20*1112 TE AIRHS TE,
signifiant :
Paris la grand cité, des artz MEnE et nourrice, Sejour de pièté, siege de la justice. [B]
A l'aultre costé, dans une pareille niche estoit une aultre figure representant le génie de la France, ayant au tour de sa teste une couronne de villes et citez, une lance en une main et en l'aultre des espiez de bled et grappes de raisin, ung pied d'or et l'aultre d'argent; signiffianl que la Ville de Paris n'est seullement grande des grandeurs cy dessus desduictes, dont elle est remplie, mais de ce qu'elle est assize en ung païs fertille et habondant en tous biens. Avoit ceste figure, le pied d'or et l'aultre d'argent, signifliant les thesors inexpuisables dont la France est remplie, et la lance la dextérité du peuple de ceste nation. Lesquelz naturellement sont les meilleurs gendarmes du monde, et tousjours prestz eulx deffendre, si quelqu'ung les veult assaillir. Et au dessoubz estoit escript :
XAlPE, TPOtfHN MIÏTHP MEITAAH, MEÎZON AE RAI
[ÀNAPÛN. comme voulant dire :
France, je te salue, heureuse tu te nommes, Pour estre grande en biens, mais bien plus grande en hommes.
[B]
Telle estoit la premiere face de cest arc, duquel les pilles feintes de pierre mixte convenoient fort bien a la decoration d'icelluy'1'.
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(1) A la suite, dans le texte imprimé, on lit : aEt pour ne plus ennuier le lecteur des particulaiitcz qui y estoient, en est ici représenté le pourtraict-.. Gravure représentant la décoration de la Porte aux Peintres (entre les folios 21 v° et 22 r°). On peut s'en rendre compte par celle de l'entrée de la Reine, que nous reproduisons plus loin (planche VIII). L'arc resta le mème, sauf quelques modifica-
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